L’espace négatif. Est-ce que c’est vraiment si « négatif » que ça ?
En fait pour tout vous avouer : c’est positif. C’est un outil de composition. Vous pouvez notamment utiliser cette technique pour orienter l’œil du spectateur vers votre sujet.
Magique !
Qu’est-ce que l’espace négatif en photographie ?
Vous pouvez trouver des exemples d’espace négatif dans l’art, l’architecture, la musique et le design. Le principe reste le même
Alors, que signifie l’espace négatif en photographie ? Il s’agit de l’espace autour du sujet principal de votre photo. Généralement cet espace doit être épuré pour que l’effet fonctionne.
« Épuré ? »
Oui ça signifie qu’il ne doit rien y avoir (ou presque, j’en reparle plus après).
Par exemple :
- une seule couleur (le bleu du ciel)
- une seule texture (un mur de brique)
- un motif qui se répète (les fenêtre d’un immeuble)
- …
Si cet espace est complexe. Avec des éléments. Alors il commence à avoir du poids visuel. Il attire l’œil. Il n’est plus si « négatif » et l’effet fonctionne moins bien.
« Mais si je n’ai pas le choix et que j’ai des éléments en arrière-plan ? »
Dans ce cas jouez avec la profondeur de champ. Réduisez-la en ouvrant jusqu’à f/4 par exemple. Cela devrait estomper un petit peu les éléments autour de votre sujet. Mais ce n’est pas la version la plus puissante de l’espace négatif. Il vaut mieux avoir un espace négatif naturellement dans le cadre.
« On parle d’espace négatif, mais est-ce qu’il y a un espace positif ? »
Oui.
L’espace positif fait référence au sujet principal de votre photographie.
Le but est de coupler cet espace négatif et positif. L’espace négatif va mettre en valeur l’espace positif (votre sujet).
Composer avec l’espace négatif
Ce qui est bien avec l’espace négatif c’est qu’il peut facilement se greffer avec d’autres techniques de compositions.
- Utiliser un motif qui se répète (espace négatif) et le sujet
- Jouer avec des couleurs complémentaires : un grand ciel bleu (espace négatif) avec une ferme rouge
- Avoir un premier bateau en premier plan et un autre en arrière, le tout sur une mer et un ciel bleu (espace négatif)
L’espace négatif permet de créer une « tension visuelle » et permet d’ajouter un caractère dramatique à votre photo. Le grand espace négatif va d’abord attirer le spectateur puis le conduire vers la zone plus petite : l’espace positif.
Le contraste de taille nous rend encore plus curieux du sujet principal. Par conséquent, les spectateurs prendront plus de temps pour l’observer. Et du coup paradoxalement : plus le sujet dans l’espace positif est petit, plus il sera visible.
« Mais du coup je ne dois avoir qu’un sujet principal ? »
Non, pas forcément.
En fait, vous pouvez avoir deux sujets principaux ou même plus.
MAIS !
Notez quand même qu’il devient plus difficile d’utiliser l’espace négatif lorsque les sujets principaux occupent de plus en plus de place dans le cadre. Cette technique de composition fonctionne beaucoup sur le minimalisme. Tout est une question d’équilibre « C’est la dose qui fait le poison ».
L’effet psychologique de l’espace négatif
La psychologie derrière l’espace négatif en photographie est généralement de créer des images calmes. La différence de taille entre le sujet principal et la zone environnante peut donner l’impression que le sujet principal est isolé.
Cela peut créer des sentiments : de solitude, de détente, de contemplation ou même d’importance. En fait cela dépend du sujet de la photographie, de son expression, sa posture et du contexte général.
Un espace négatif doit-il FORCÉMENT être vide ?
De base oui. L’espace négatif est (plutôt) grand. L’espace négatif est (plutôt) vide.
Mais ce n’est pas la seule façon d’utiliser l’espace négatif.
Des objets peuvent se trouver dans la zone d’espace négatif, mais ils ne doivent jamais être les sujets principaux.
Une image à espace négatif se produit lorsque les zones entourant le sujet sont périphériques. Elles se fondent presque dans l’arrière-plan. Cela vous pousse à vous concentrer encore plus sur le sujet.
Les objets ou les motifs dans l’espace négatif sont là, mais ils n’attirent pas votre attention au premier coup d’œil. Au contraire, ils poussent votre regard vers la zone d’espace positif en premier.
En fait si vous avez des éléments en arrière-plan l’idée est d’essayer de les UNIFORMISER. Ce qui leur donnera mois de poids par rapport au sujet principal, ils deviendront sont faire-valoir.
« Mmmh je ne comprends pas très bien… »
Bon. Cas concret :
Vous décidez d’aller dans une gare. Mais pas pour prendre le train mais pour photographier des choses (et oui vous êtes photographe. Bravo). Vous repérez un sujet intéressant. Un sujet qui attend son train. Immobile.
« Clic » vous prenez une photo.
Mais pour être honnête (soyez honnête c’est important : le sujet ne ressort pas très bien et se fond dans la masse d’humanoïdes autour de lui.
« Et du coup ? »
Dégainez votre trépied. Réglez votre appareil sur un temps de pose assez long comme 2 secondes. Déclenchez (à distance c’est mieux).
Ah cette fois c’est mieux. Le sujet étant dans l’attente il est plutôt statique et donc assez net. Les humanoïdes autour en mouvement sont fantomatiques. En uniformisant la foule vous avez créé un espace négatif autour de votre sujet.
BRAVO !
Comment utiliser l’espace négatif en photographie
Il n’y a pas beaucoup de règles ou d’étapes spécifiques pour utiliser l’espace négatif en photographie. Vous apprendrez à l’utiliser intuitivement en composant des clichés à maintes reprises.
« Ah ba merci pour le conseil, VRAIMENT ! »
Ok. Je vais vous donner quelques trucs.
Lorsque vous voyez votre sujet principal : ralentissez et regardez la zone qui l’entoure. Déplacez-vous autour du sujet pour voir si vous pouvez le cadrer avec de l’espace négatif.
Recherchez des points de vue qui isolent le sujet par contraste avec son environnement.
Utilisez vos jambes (c’est bon la marche en plus) :
- Parfois, le fait de se rapprocher vous aidera à remplir le cadre avec un motif ou une zone intéressante.
- D’autres fois, le fait de reculer vous aidera à rendre le sujet plus petit dans le cadre. Cela l’aidera à se démarquer beaucoup plus par rapport à l’espace négatif.
Les photographes néophytes ont tendance se concentrer sur le sujet principal UNIQUEMENT.
C’est une erreur.
En développant vos compétences en matière de composition, vous commencerez à prêter attention à la fois au sujet principal et à l’arrière-plan.
Conclusion
Quand on découvre une nouvelle règle. On la met partout. Et c’est bien au début pour s’entraîner.
Mais n’en abusez pas. Ajoutez simplement cette technique à votre besace de photographes.
D’ailleurs si vous voulez encore plus remplir cette besace, j’ai réalisé une formation vidéo de plus de 8h sur les bases de la photo accessible immédiatement en cliquant : ici.
Bref, fardez votre esprit ouvert. Laissez-vous guider par les situations où l’espace négatif est présent et convient à votre photo.
Continuez à vous entraîner. Les espaces négatifs et vides sont partout. Plus vous composerez de photos, plus vous apprendrez à le reconnaître et à l’utiliser.
Moi je vous laisse ici, et je vous dis à bientôt sur les internets MONDIAUX !